Lénaïg Guégan

Après une formation au Conservatoire National Supérieur de Paris puis à l’école de danse de l’Opéra de Paris d’où elle sort diplômée (classe de Mlle Christiane Vaussard), Lénaïg Guégan a mené une carrière de danseuse soliste à l’international. Elle a dansé notamment à l’English National Ballet, au Royal Ballet Danois, au Dutch National Ballet, à l’Opéra de Zurich, au Miami City Ballet et aux Grands Ballets Canadiens où elle a pu interpréter un répertoire varié, allant de Petipa, Nureyev à Naharin en passant par Balanchine, Béjart, Preljocaj…

Depuis 2014, Lénaïg Guégan se dédie entièrement à l’art de la transmission. Elle acquiert rapidement une renommée grâce aux résultats probants de sa méthode spécifique d’enseignement. Un grand nombre de ses élèves ont déjà intégré l’Ecole du Ballet de l’Opéra de Paris ainsi que le CNSMDP et sa clientèle, allant d’un public amateur à un public professionnel, lui accorde sa confiance pour sa grande expérience et ses qualités humaines.

Titulaire du Diplôme d’Etat de professeur de Danse en 2007 au titre de la renommée particulière, en 2020 elle obtient son Certificat d’Aptitude au CNSMD de Lyon (conférant grade de Master).

En parallèle à sa carrière de danseuse, Lénaïg Guégan s’est formée à la technique Gyrotonic° et depuis 2012 elle est praticienne certifiée de la méthode Feldenkraïs°.

Elle est régulièrement professeure invitée au Ballet Preljocaj, au CN D de Lyon, CNSMDL, Orsolina 28…


Vous trouverez plus d’informations sur son parcours en visitant son site
Philosophie et concept

La danse classique est souvent dédaignée parce que réputée difficile d’accès, à la fois d’un point de vue culturel et d’un point de vue technique. Pour beaucoup elle souffre d’une image élitiste et parfois même poussiéreuse, tant ses canons esthétiques et ses formes très codifiées semblent inaccessibles et étrangères à l’époque à laquelle nous vivons. Or je pense que l’enseignement de la danse classique peut être démocratisé et réactualisé grâce à des pratiques autres du geste, fondées sur l’éducation somatique et plus particulièrement sur la méthode Feldenkraïs.

Au fil du temps les lignes et les positions de la danse classique sont devenues de plus en plus extrêmes et exigeantes pour le corps. Ce phénomène a contribué à ce que dans l’enseignement, la priorité soit placée sur la réalisation des formes parfaites plutôt que sur l’apprentissage du mouvement dansé. La rigueur et la précision technique ayant pris le pas sur l’intention et le sens qui soutient chaque geste et position.

Je propose une méthode d’enseignement dont les principes sont essentiellement basés sur l’écoute du corps en mouvement, la coordination et l’intention du geste. Un apprentissage de la technique par la sensation et non par l’imitation d’une forme étant le gage d’une danse plus incarnée et d’une technique plus libre dans le respect du physique de chacun.

La danse classique, ainsi abordée peut retrouver un « sens » et redevenir une danse très « actuelle ».

Les principes 
Avant chaque cours de danse, une quinzaine de minutes sont consacrées à un travail de prise de conscience par le mouvement, orienté vers la pratique de gestes précis de la danse classique. Cette immersion dans son propre paysage sensoriel permet au danseur d’accorder son instrument et de se préparer au travail du cours de danse proprement dit, articulé autour de plusieurs notions clés, qui sont le fondement même de ma pédagogie :

L’intention du mouvement

Pour qu’un mouvement soit coordonné et harmonieux il est nécessaire de l’appréhender dans sa globalité et d’en ressentir la logique interne. Or la technique de la danse classique nécessite une telle différenciation de toutes les articulations du corps que souvent, dans l’apprentissage, les élèves sont amenés à morceler le mouvement, se concentrant sur telle ou telle partie d’eux même (forme du pied, position du bras, hauteur de la jambe...).

Grâce au travail de prise de conscience, l’élève peut développer sa capacité à élargir son champ d’attention et à comprendre, par la sensation, la notion de transmission squelettique nécessaire à la justesse fonctionnelle du geste.

Image de soi dans le mouvement

Il est courant que lorsqu’un élève rencontre une difficulté dans la réalisation d’un mouvement ou d’un enchainement de pas, l’enseignant en conclut un manque d’aptitude physique ou technique. Selon mon expérience, la difficulté rencontrée n’est pas toujours en lien avec un manque d’aptitude mais plutôt le résultat d’une mauvaise représentation que l’élève se fait du mouvement en question. Au lieu de me focaliser sur les limitations de l’élève, je m’attache à lui donner une représentation plus claire et plus globale du mouvement et à enrichir l’image qu’il a de lui-même lors de son exécution.

Les résultats d’une telle pédagogie sont spectaculaires pour l’élève, qui vérifie alors dans le miroir non pas une forme, mais sa propre sensation intérieure du mouvement. Le miroir est alors moins un outil de vérification contraignant (ou même stigmatisant) d’une image en deux dimensions, qu’un instrument de travail sur le volume et la troisième dimension de la forme.

Une telle maîtrise résulte évidemment d’un apprivoisement progressif de la conscience de soi et de ses propres gestes, qui est à la base même de l’éducation somatique.

Autonomie, créativité, adaptabilité

L’éducation somatique permet une confiance nouvelle dans ses propres sensations, qui est le gage d’une plus grande autonomie dans l’apprentissage et de plus de confiance en ses capacités techniques et d’interprétation.

La méthode d’enseignement de la danse classique par l’éducation somatique permet d’éviter la relation de soumission habituelle de maître à élève : le professeur n’ordonne pas mais il guide, oriente et propose à partir des expériences faites pendant la leçon Feldenkraïs. C’est alors à partir de ses propres sensations que l’élève se corrige et peaufine ses mouvements. Cet aspect est essentiel pour l’apprentissage de futurs professionnels qui gagnent ainsi en créativité et en adaptabilité. Les chorégraphes demandent aujourd’hui à de très jeunes danseurs d’être actifs dans l’élaboration de la chorégraphie : cette méthode les prépare à cette exigence, en leur permettant d’acquérir une maturité artistique, nécessaire à leur futur métier.

Pour les amateurs, les gains de cette méthode sont également importants : ils peuvent gagner une autonomie qui, quel que soit leur niveau, leur permette non seulement de progresser, mais aussi d’interpréter le mouvement avec une qualité nouvelle, qui leur révèle le plaisir du mouvement.

Empathie kinesthésique

Quoi qu’il en soit, une bonne lecture des capacités corporelles de chaque élève est le résultat d’une empathie, qui est le fondement même d’un enseignement pédagogique. Les quinze minutes consacrées à l’éducation somatique avant le cours de danse sont aussi l’occasion de mettre en place ces échanges essentiels entre le professeur et le danseur, qui se renforcent progressivement au cours d’une année de travail.

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L’Education Somatique et le Feldenkraïs

Qu’est-ce que l’Éducation Somatique ?

L’Éducation Somatique est le champ disciplinaire regroupant différentes méthodes, qui ont pour objet d’étude et de pratique l’apprentissage de la conscience du corps en mouvement dans son environnement.

La méthode Feldenkraïs 

s’inscrit dans l’Éducation Somatique.

« La méthode Feldenkraïs est issue d’une des pensées du corps les plus importantes et les plus cohérentes du XXème siècle. Par l’exploitation et la mise en éveil de la sensibilité corporelle, elle contribue à enrichir notre activité artistique en nous mettant en communication avec cet extraordinaire lieu de ressources créatives qu’est le corps (…) »

-Laurence Louppe

Mise au point par l’ingénieur et physicien Moshe Feldenkraïs (1904-1984) dans les années cinquante, elle est fondée sur le principe d’unité du corps et de l’esprit, la compréhension du fonctionnement sensori-moteur et de ses relations avec le mouvement, la pensée et les émotions.

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